TasP : le traitement qui protège du VIH
Le traitement contre le VIH est un moyen de prévention de la transmission
Prendre un traitement contre le VIH permet de se soigner mais cela empêche aussi la transmission du virus. Également connu sous l’appellation TasP, pour Treatment as Prevention, cet outil de prévention repose sur le fait que le VIH ne peut plus se transmettre lorsqu’on est séropositif, avec une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois.
TasP : comment ça fonctionne ?
Au début de l’infection, la charge virale (quantité de virus circulant dans le sang) est très importante. Grâce au traitement antirétroviral la charge virale va passer en dessous du seuil de 50 copies par millilitre de sang. La charge virale est alors trop basse pour que le virus puisse se transmettre en cas d’exposition sexuelle.
Indétectable = Intransmissible
Les traitements antirétroviraux ont pour objectif initial de contenir l’infection à VIH, afin d’améliorer la qualité et l’espérance de vie des séropositifs. Ils constituent aussi un moyen d’empêcher la transmission du virus lors des relations sexuelles quand le préservatif n’est pas utilisé.
Le TasP est également un puissant outil de prévention de la transmission lors de la procréation.
Indétectable = guéri ?
TasP et procréation
Auparavant lorsqu’un des deux membres du couple avait le VIH, la PMA était le moyen privilégié pour éviter une transmission du virus de la personne séropositive vers la personne séronégative. Aujourd’hui, quel que soit son genre, si la personne séropositive a une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois et qu’elle prend bien son traitement, il n’y a plus besoin de passer par la PMA. On peut quand même y avoir recours en cas de problème de fertilité, comme tout le monde.
Le TasP : une révolution
Il aura fallu plusieurs études très complètes pour démontrer que le traitement antirétroviral constitue un réel outil de prévention contre la transmission du VIH.
En 2008, Bernard Hirschel, responsable de l’unité VIH-sida des hôpitaux universitaires à Genève, crée un choc en déclarant que les personnes séropositives traitées ayant une charge virale indétectable ne peuvent plus transmettre le virus VIH, en l’absence d’autres infections sexuellement transmissibles grâce à une étude menée auprès de couples hétérosexuels.
En 2009, le rapport Lert-Pialloux souligne que « ce concept du rôle préventif des traitements antirétroviraux, « Treatment as Prevention » (TasP), se dégage d’une façon très nette des études disponibles et est suffisamment fort pour constituer dès maintenant une information utile pour les personnes séroconcernées ».
En 2011 et 2014 les études HPTN 052 et PARTNER 1 & 2 confirment qu’il n’y a pas de transmission du VIH lorsque la charge virale est indétectable.
Source : Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH ; Initiation d’un premier traitement antirétroviral (avril 2018)
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