Suivi de l’enfant né de mère séropositive
Pour savoir le plus rapidement possible si un enfant né de mère séropositive est lui-même contaminé ou non, on a recours à des techniques de recherche directe du VIH par PCR – ARN ou par PCR –ADN sur cellules.
Cette recherche est pratiquée à la naissance, à 1 mois, 3 mois et 6 mois.
- 2 résultats positifs orientent vers une contamination.
- 2 résultats négatifs après l’âge d’1 mois (en l’absence de traitement préventif de l’enfant) ou après la fin du traitement préventif (6 semaines habituellement) sont en faveur de l’absence de contamination
A la naissance
La mise en œuvre rapide d’un bain du nouveau-né avec un antiseptique virucide est recommandée.
Traitement anti-rétroviral préventif chez l’enfant
La zidovudine RETROVIR® est la molécule la plus utilisée.
La névirapine VIRAMUNE® est largement utilisée en prévention post-natale en particulier dans les pays aux ressources limitées.
Les données concernant le lopinavir/ KALETRA® conduisent à ne pas recommander son utilisation chez le nouveau-né.
Si l’enfant est né à terme avec un risque élevé de transmission, le traitement sera intensifié, en faisant appel à RETROVIR® (zidovudine), EPIVIR® (lamivudine), VIRAMUNE® (névirapine) en dose unique, et VIRACEPT® (Nelfinavir). Le KALETRA® (Lopinavir) devrait être de plus en plus utilisé à l’avenir.
Surveillance ultérieure
Les enfants exposés aux anti-rétroviraux durant la grossesse doivent avoir un bilan de surveillance à la naissance puis à M1, M3, M6, M12, M18-24. Si l’enfant reste asymptomatique à 18-24 mois, le suivi peut être interrompu.
Dépistage d’un nouveau-né de mère séropositive
Tout nouveau-né de mère séropositive est lui-même séropositif en raison de la transmission au fœtus des anticorps maternels pendant la grossesse, indépendamment d’une éventuelle contamination.
Les anticorps maternels persistent en général autour de 9 mois après la naissance, mais leur disparition peut aller jusqu’à 18 mois.
Une sérologie positive à 18 mois signifie qu’il y a eu une contamination.
Afin de savoir si le nouveau-né est effectivement contaminé ou s’il ne l’est pas, et au lieu d’attendre une éventuelle négativation de la sérologie, on a actuellement recours à des techniques de recherche directe du VIH, par PCR – ARN (amplification de l’ ARN viral plasmatique) ou par PCR –ADN sur cellules (amplification de l’ADN pro-viral cellulaire).
Cette recherche est pratiquée à la naissance, à 1 mois, 3 mois et 6 mois.
La technique n’est néanmoins pas validée pour VIH 2.
Une sérologie vers 18-24 mois, à l’occasion d’un bilan permettant d’évaluer le développement de l’enfant à distance de l’exposition périnatale aux ARV, reste justifiée pour identifier les très rares cas de contamination postnatale.
La « non-infection » est définitivement affirmée dès que les anticorps ont disparu.
L’allaitement maternel reste contre-indiqué en France. Malgré l’accumulation de données en Afrique sur le faible risque de transmission de l’allaitement sécurisé par les traitements contre le virus (chez la mère ou chez l’enfant pendant toute la durée de l’allaitement), le risque résiduel de transmission n’est pas nul.
S’il y a eu allaitement, il faudra rechercher une contamination jusqu’à 3 mois après la fin de l’allaitement.
Source :
Prise en charge médicale des PVVIH – Recommandations du groupe d’experts – 2018
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