Un quasi vaccin contre le VIH ?

De moins en moins de comprimés

Au fil du temps, les traitements contre le VIH se sont diversifiés et simplifiés. Dans les années 90 ou au début des années 2000 les personnes vivant avec le VIH, du moins celles qui avaient accès aux traitements, devaient souvent prendre de nombreux comprimés, ce qui ne facilitait pas l’observance. Aussi appelée compliance, l’observance désigne le fait de prendre correctement son traitement et donc de maximiser son efficacité. Moins de comprimés, c’est moins de risque d’oublier de les prendre.

Actuellement, la plupart des traitements contre le VIH se prend en un seul comprimé par jour. Mais ils doivent être pris tous les jours, ce qui n’est pas toujours possible pour tout le monde, en particulier pour tous ceux et toutes celles qui doivent dissimuler leur séropositivité.

La quête du vaccin

D’un autre côté, depuis le début de l’épidémie, les patients et les médecins rêvent d’un traitement curatif, c’est-à-dire un traitement qui guérirait complètement du VIH, ce qu’on appelle le « cure ». Ou bien d’un vaccin qui empêcherait la contamination.

En 2024, personne n’a encore réussi à produire un vaccin préventif malgré de très nombreuses tentatives et certaines annonces en trompette. Par contre, certains médicaments peuvent avoir une action très longue contre le VIH. Pas au point de guérir du virus, mais au moins pour le contrôler plusieurs mois. C’est le cas avec des traitements injectables « long acting » comme Vocabria® et Rekambys® qui pourront être dispensés tous les deux mois, mais aussi comme le Lenacapavir qui pourra être administré une fois tous les 6 mois, voire une fois par an si on en croit certaines rumeurs.

Le traitement par Vocabria® et Rekambys® n’est pas totalement nouveau puisqu’il date déjà de quelques années. La vraie révolution pourrait être apportée par Sunlenca® (Lenacapavir) qui existe déjà sous forme de comprimés à prendre chaque jour mais qui peut aussi être pris sous forme injectable.

Traitement ou vaccin pré-exposition ?

Au final les lignes deviennent floues entre un traitement qu’on prend tous les 6 mois et un vaccin qu’il faut refaire périodiquement, surtout quand on sait que ce traitement, le Lenacapavir, va aussi être disponible en pré-exposition (PrEP) Quand un traitement a un rôle proche de celui d’un vaccin, la question peut se poser surtout dans la perspective de ce qu’on appelle un vaccin thérapeutique.

Mais il ne faut pas oublier qu’avoir ou ne pas avoir le virus ce n’est pas pareil, en particulier quand on considère les conséquences à court, moyen ou long terme. Même si les traitements actuels parviennent à contrôler le VIH longtemps et à empêcher la transmission, avoir le virus a un impact sur la santé mais aussi, ou surtout, sur les relations amicales ou amoureuses. En parler ou pas, c’est malheureusement encore s’exposer à un risque de rejet, à ce qu’on appelle aussi la sérophobie.