SIDA : une nouvelle guérison
Nouveau cas de rémission du VIH en Suisse
Un 6ème cas de « guérison » du VIH
Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) annoncent un nouveau cas d’une personne en rémission du VIH . C’est le 6ème cas depuis novembre 2008 (patient de Berlin).
On parle de rémission quand le VIH est maintenu sous contrôle à un niveau indétectable dans le corps sans traitement antirétroviral. On ne peut pas parler de guérison puisqu’on ne peut pas affirmer que le virus est complètement éliminé.
Ce qui s’est passé pour ce patient
Il s’agit d’un patient qui vit avec le VIH depuis une trentaine d’années et qui a toujours suivi un traitement antirétroviral. En 2018, pour traiter une leucémie (cancer du sang), cette personne a reçu une greffe de cellules souches. Un mois après la greffe, les analyses ont montré que les cellules sanguines de la personne avaient été entièrement remplacées par les cellules du donneur, ce qui a été accompagné par une diminution drastique des cellules qui portaient le VIH.
Le traitement antirétroviral a été progressivement allégé et définitivement arrêté en novembre 2021. Les analyses réalisées pendant les 20 mois qui ont suivi l’arrêt du traitement n’ont détecté ni particules virales, ni réservoir viral activable, ni augmentation des réponses immunitaires contre le VIH.
Un cas totalement inédit de rémission
Dans les 5 cas précédents, les cellules greffées portaient la mutation génétique CCR5 delta 32. Cette mutation modifie le co-récepteur CCR5 à la surface des cellules, rendant leur pénétration par le VIH impossible, puisque sa pénétration dans les cellules nécessite 2 récepteurs (portes d’entrée) : le CD4 et le CCR5.
La particularité du « patient de Genève » réside dans le fait que la greffe a été issue d’un donneur non porteur de la mutation CCR5 delta 32. Les cellules sanguines greffées, qui remplacent entièrement en quelques semaines les cellules du patient, sont donc a priori réceptives au VIH. Et pourtant, le virus reste indétectable 20 mois après l’interruption du traitement antirétroviral.
Vers une guérison complète ?
Un traitement curatif fondé sur une greffe de cellules souches n’est pas transposable à l’ensemble des personnes vivant avec le VIH. C’est une procédure complexe et risquée, et qui nécessite de trouver un donneur compatible pour éviter le rejet de la greffe. De plus, pour les 5 cas de rémission précédents, il a fallu trouver un donneur porteur de la mutation sur le récepteur CCR5, ce qui est très rare (moins de 1% de la population).
Le cas suisse apporte des éléments sur les mécanismes d’élimination et de contrôle des réservoirs viraux, et les chercheurs espèrent que cela sera utile pour l’élaboration de traitements curatifs du VIH.
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