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Ramadan et VIH : jeûner en toute sécurité

Jeûner quand on a le VIH : possible ou risqué ?

Publié le 03/03/2025
ramadan et maladies chroniques

Le Ramadan et les maladies chroniques

Le jeûne constitue un des cinq piliers de la religion musulmane. Le Coran établit que des personnes pour lesquelles le jeûne peut constituer un risque pour leur santé sont exemptées du jeûne du ramadan. Il s’agit par exemple des personnes malades (maladies aiguës ou chroniques) et les femmes enceintes ou allaitantes. Malgré cela, du fait de l’importance spirituelle et culturelle du ramadan, de nombreux patients musulmans malades maintiennent leur intention de jeûne.

Les données sur les effets du jeûne du ramadan sur la santé des patients porteurs de maladie chronique sont controversées. Les études scientifiques sont peu nombreuses. Les données disponibles semblent montrer que le jeûne du ramadan est sans danger en cas de maladie chronique contrôlée : hypertension artérielle, insuffisance cardiaque stable, mais devrait être déconseillé aux patients avec une maladie instable comme un infarctus récent ou une décompensation cardiaque récente. L’effet du jeûne du ramadan le plus étudié est celui sur le diabète, qui entraîne un risque accru de complications.

Infection par le VIH et Ramadan

Concernant l’infection par le VIH, il n’y a pas de risque à pratiquer le jeûne en cas d’infection stabilisée sous traitement mais le jeûne devrait être déconseillé en cas de découverte récente de séropositivité ou de tout phénomène intercurrent qui rendrait l’infection instable. Le jeune est également déconseillé en cas d’autres maladies (comorbidités) comme un diabète, une hypertension artérielle.

Il est recommandé de respecter des règles diététiques pendant la période de jeûne. Il est donc important de boire et de manger équilibré pendant les moments où il est possible de s’alimenter (entre le coucher du soleil et l’aube).

Comment prendre votre traitement pendant le Ramadan ?

En 2025, durant tout le mois du ramadan, le délai est d’environ 12 heures entre le moment de la rupture du jeûne (f’tour) aux alentours de 18h et le début du jeûne (s’hour) aux alentours de 6 h.

Si votre traitement est prescrit en 1 fois, vous prenez donc vos médicaments toutes les 24 heures.

Pour vous adapter aux horaires du ramadan, vous devez décaler votre prise quotidienne pour la prendre pendant la période où vous pouvez manger. Rapprochez-vous de votre médecin ou de Sida Info Service pour faire ce décalage dans de bonnes conditions.

Si votre traitement doit être pris avec les repas, vous pouvez le prendre soit immédiatement avant le repas, ou pendant le repas ou dans l’heure qui suit le repas.

Si votre traitement doit être pris en dehors des repas, il doit être pris à distance d’un repas, soit 2h après le f’tour soit 2h ava nt le s’hour.

Si votre traitement est prescrit en 2 prises par jour, avec 12 heures d’intervalle et qu’il n y a pas d’obligation de le prendre en dehors des repas, vous pouvez le prendre sans problème.

Pour vous adapter aux horaires du ramadan vous devez décaler votre prise quotidienne pour la prendre pendant la période où vous pouvez manger. Rapprochez-vous de votre médecin ou de Sida Info Service pour faire ce décalage dans de bonnes conditions.

Si votre traitement est prescrit en 2 prises par jour et doit être pris en dehors des repas ou en 3 prises par jour, les horaires du ramadan 2025 ne sont pas compatibles avec votre traitement.

Pendant ou en dehors des repas ? Les médicaments n’ont aucune efficacité ou au mieux une efficacité réduite si les recommandations concernant le moment de la prise ne sont pas respectées. Soyez vigilants à cette consigne si vous êtes dans cette situation.

Prise des médicaments à jeun : Vous pouvez prendre vos médicaments 2 heures après le repas du ftour et ne pas manger à nouveau pendant 2 heures. Vous pouvez aussi les prendre 2 heures avant le repas du s’hour si aucun aliment n’a été consommé dans les 2 heures précédentes.

Je suis séropositif mais je n’ai pas de traitement

Toutes les personnes séropositives au VIH devraient être traitées selon les recommandations des experts. Cependant, si vous êtes est en attente de traitement parce que vous avez une bonne immunité et un taux de CD4 supérieur à 500 CD4 ou que vous faites partie des HIV controlers, vous pouvez pratiquer le jeûne dans la mesure où vous prenez un repas correct et équilibré avant et après le coucher du soleil. Les apports énergétiques journaliers sont ainsi garantis.

L’avis du médecin traitant est recommandé, celui-ci pouvant envisager une surveillance pour vérifier que tout va bien.

Si vous êtes séropositif et que vous refusez de prendre un traitement ou bien que vous êtes en rupture de suivi, vous ne devez pas faire le ramadan avant d’avoir fait le point avec votre médecin traitant.

Séropositif ayant présenté une maladie opportuniste

Si vous avez le VIH, que vous avez déclenché une maladie opportuniste et que votre niveau de CD4 est inférieur à 200, le ramadan est contre-indiqué car le jeûne risquerait de vous affaiblir.

La question se pose moins si vous avez été en phase sida il y a longtemps et que votre immunité actuelle est correcte. L’avis de votre médecin est nécessaire pour pouvoir prendre la décision la plus adaptée à votre situation.

Et si on ne peut pas faire le jeûne pour raison médicale ?

Le jeûne n’est pas une obligation quand il met en jeu le pronostic vital. Au contraire : dans ce cas il est totalement interdit.

Le Coran prévoit les cas de maladies et les différencie en deux catégories :

  • Maladie aiguë : le croyant ne fait pas le ramadan pendant la période de la maladie et « rattrape » les jours non faits en dehors de la période du ramadan.
  • Maladie chronique, personne âgée : le croyant est « dispensé » de manière définitive du ramadan. Dans ce cas il lui est recommandé de « nourrir » un pauvre sous forme d’aumône (Fidyah), s’il en a les moyens. La valeur de cette aumône correspond au prix d’un repas et est fixée chaque année par les autorités religieuses musulmanes en fonction du coût de la vie. Pour en connaître la valeur, se rapprocher d’une mosquée.

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