Un nouveau cas de probable guérison du VIH
Le « patient de Düsseldorf » : un cas qui reste exceptionel
De manière aussi régulière qu’exceptionnelle, la presse médicale se fait écho de cas de guérison chez des patients infectés par le VIH. En 2021, on avait beaucoup parlé d’une femme guérie du VIH sans traitement.
Le 20 Février 2023, Nature Médicine publie un nouveau cas de « probable guérison du VIH », suite à une greffe de moelle osseuse. Cet homme suivi à Düsseldorf est diagnostiqué séropositif au VIH en 2008 et traité depuis 2010. En 2011, il développe une leucémie. Après une chimiothérapie, qui fonctionne dans un premier temps, il fait une rechute en 2013. A ce moment une greffe est envisagée et un donneur compatible est alors recherché.
Les médecins ont recherché un donneur compatible qui posséderait une mutation génétique CCR5 delta 32. Cette mutation, découverte en 1994, permet aux personnes qui en sont porteuses, d’être résistantes au VIH. C’est une délétion génétique, c’est-à-dire que la personne ne possède pas de récepteur CCR5.
Le virus utilise en effet le récepteur CCR5 pour infecter les cellules. Or les personnes porteuses de la mutation n’ont plus ce récepteur. Impossible, donc, pour le VIH d’entrer et de proliférer.
Une mutation extrêmement rare
Cette mutation naturellement présente chez certains est très rare, moins de 1% des personnes dans le monde en sont porteuses. La recherche de cette mutation n’est pas automatiquement faite pour les personnes atteintes à la fois du VIH et d’une leucémie qui cherchent un donneur, même si certaines banques de données ont déjà choisi de faire ce typage.
Ainsi, lorsque plusieurs personnes compatibles sont trouvées, un screening est fait pour essayer de voir si l’un deux, par chance, ne serait pas porteur de CCR5 delta 32.
Au moment de cette publication, en février 2023, le patient avait interrompu son traitement antirétroviral depuis quatre ans et plus aucun virus du VIH n’est détectable dans son organisme.
Mais les médecins restent prudents : « Même si nous n’avons pas pu analyser tous les tissus du patient pour formellement écarter la présence du VIH dans l’organisme, ces résultats indiquent que le système immunitaire n’a pas détecté le virus après l’interruption du traitement antirétroviral ».
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