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Pénuries et ruptures de médicaments : les racines du mal

Mis à jour le 24/07/2020 | Publié le 24/04/2020

Les tensions d’approvisionnement de médicaments qui aboutissent parfois à des pénuries et à des ruptures de stock existent depuis toujours. Mais depuis une dizaine d’années, ces phénomènes sont en forte augmentation en France. Les conséquences sur les patient.e.s et sur le système de santé en général sont catastrophiques.

Quelles sont les causes des pénuries et des ruptures de stocks de médicaments ?

– Délocalisation

La fabrication de la plupart des médicaments a été délocalisée en Chine, en Inde et dans quelques autres pays. Une main d’œuvre peu chère, la disponibilité de matières premières conjuguée à un nombre de malades plus important dans ces pays, en font un avantage économique et financier.

– Fabrication à flux tendu

Les fabricants ne produisent que la quantité dont les clients ont besoin. Ni plus ni moins. Dès qu’un problème surgit dans la chaîne de fabrication (fermeture d’usine, défaut de qualité, etc.) ou pour d’autres raisons, des tensions d’approvisionnement apparaissent.

– Cadre législatif peu contraignant

Aujourd’hui, aucune loi n’oblige les entreprises pharmaceutiques à maintenir des stocks suffisants de médicaments. Par ailleurs, nombre d’entre elles se trouvent en situation de quasi-monopole. Nous (professionnels de santé, associations de patients, décideurs, laboratoires pharmaceutiques) sommes d’ailleurs loin d’être d’accord sur ce qui peut être considéré comme « des stocks suffisants ».

– Absence de plan européen de gestion des pénuries

Jusqu’à aujourd’hui, la solidarité européenne reste un leurre. Lors des crises importantes récentes (Covid, migrants…), les Etats européens ont encore démontré leurs difficultés à se mettre d’accord et à produire une réponse concertée. Un plan européen de gestion des pénuries de médicaments peine à se mettre en place.

– Conjoncture

La crise liée au COVID 19 est sans précédent. La demande de certains médicaments (curares, midazolam, etc.) a explosé. Certes, il était difficile de prévoir l’ampleur de cette crise qui dure, mais elle a mis en grande difficulté les maillons déjà tendus de la chaîne de fabrication et d’approvisionnement.

Alors que faire ?

Rationner les médicaments n’est pas une solution. Après la crise COVID, nous devrons faire mieux. La société civile, pour mieux se protéger, doit s’organiser afin de peser davantage dans les débats concernant la gestion des pénuries. Cette mobilisation est indispensable et sera aussi importante que de soutenir les soignants en les applaudissant aux fenêtres.

Sohanjit Halder

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