Le cancer anal est-il vraiment plus mortel chez les PVVIH ?
Grâce aux traitements antirétroviraux, les personnes vivant avec le VIH ont désormais une espérance de vie similaire à celle de la population générale. Elles vieillissent donc presque comme toutes les personnes atteintes de maladies chroniques, avec le lot de fragilités induites par le vieillissement. Elles sont donc susceptibles de développer des pathologies cardiovasculaires mais aussi des affections malignes, parmi lesquelles le cancer anal.
En France, chez les séropositifs au VIH, le cancer de l’anus est le 3ème cancer le plus fréquent chez l’homme et le 7èmechez la femme. Le fait de prendre un traitement antirétroviral ne diminue malheureusement pas le risque de lésions anales lorsqu’elles sont liées aux papillomavirus (HPV).
Mais quel est actuellement le pronostic de ce cancer ?
L’infection par le VIH favorise la persistance des virus HPV au niveau de la muqueuse ano-génitale (col de l’utérus et anus en particulier) ainsi que l’apparition de lésions bénignes (condylomes) et/ou de lésions précancéreuses (dysplasie), qui peuvent évoluer en cancer. Cependant, lorsque ce cancer est pris en charge, il n’induit pas pour autant une surmortalité significative.
Une revue de la littérature internationale reposant sur des données publiées entre janvier 1996 et octobre 2018 a comparé des groupes de patients séropositifs au VIH adultes et de témoins séronégatifs afin d’estimer la mortalité globale et spécifique imputable au cancer anal.
Cette étude n’a révélé aucune surmortalité globale statistiquement significative en cas d’infection par le VIH.
Selon cette méta-analyse, il apparaît que le pronostic du cancer anal n’est pas plus mauvais en cas d’infection par le VIH grâce aux thérapies antirétrovirales actuelles.
Rappel: pour que les lésions provoquées par le HPV puissent être prises en charge de manière précoce et efficace, il est recommandé aux hommes séropositifs au VIH qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) de consulter un proctologue régulièrement, en général une fois par an. Cette recommandation concerne aussi les femmes séropositives au VIH qui ont des lésions génitales provoquées par le HPV, même en l’absence de rapports anaux.
Référence :
Sumner L et coll. : A systematic review and meta-analysis of mortality in anal cancer patients by HIV status. Cancer Epidemiology 2022 (février). Volume 16. doi.org/10.1016/j.canep.2021.102069.
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