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La toxoplasmose

Mis à jour le 20/12/2022 | Publié le 04/09/2019

La toxoplasmose, c’est quoi ?

Au départ, la toxoplasmose est une maladie très bénigne et très répandue dans la population générale. En France, 70 % des adultes ont déjà attrapé la toxoplasmose, le plus souvent sans s’en rendre compte.

C’est une maladie infectieuse, due à un parasite (Toxoplasma gondii) qu’on attrape en mangeant de la viande mal cuite contenant des kystes de Toxoplasma, ou en ingérant des excréments d’animal contaminé.

Le saviez-vous ? On dit souvent que la transmission se fait par les chats. En fait, les chatons et les jeunes chats peuvent transmettre la toxoplasmose… à condition qu’on manipule leur litière à mains nues, qu’on ne se lave pas les mains et qu’on attaque ensuite un sandwich… Pas la peine donc de se débarrasser du chat quand on est séropositif : il suffit simplement de mettre des gants quand on change la litière. Et de toutes façon, cette prévention n’a d’intérêt que si l’on n’a jamais été contaminé, c’est-à-dire pour 30 % des personnes.

En dehors du VIH, la toxoplasmose pose un problème chez les femmes enceintes. Si une femme l’attrape pendant sa grossesse, la toxoplasmose peut provoquer des malformations du fœtus. Le dépistage de la toxoplasmose est obligatoire chez la femme enceinte, séropositive ou pas.

Comment se dépiste la toxoplasmose ?

Il suffit de faire un test sérologique (par prise de sang). Ce test fait partie du bilan initial systématique de toute personne séropositive au VIH.

Si la sérologie est positive : cela veut simplement dire qu’on a déjà eu la toxoplasmose dans le passé. Elle est guérie, mais peut se réactiver dans le cadre du sida, quand les défenses immunitaires baissent beaucoup. En revanche, la prévention de l’infection elle-même n’a aucun intérêt, puisqu’on est déjà porteur.

Si la sérologie est négative : on n’a jamais eu la toxoplasmose. Elle ne peut donc pas se réactiver dans le cadre du sida. En revanche, on peut encore l’attraper. Et là, ce n’est qu’une question d’hygiène : laver consciencieusement les fruits et légumes, manger la viande bien cuite, se laver les mains après avoir tripoté le chat et surtout sa litière.

Toxoplasmose et VIH

Toute personne qui attrape la toxoplasmose en guérit habituellement sans séquelles. Mais elle garde, toute sa vie, des kystes de Toxoplasma qui vont rester inactifs. Ces kystes sont présents, en particulier, dans le cerveau.

En revanche, en cas de déficit immunitaire profond (en général quand les CD4 sont en dessous de 100/mm3), ces kystes peuvent se réactiver et former de véritables abcès cérébraux.

Ces abcès peuvent provoquer une crise d’épilepsie, une diminution du champ visuel ou une paralysie, qui apparaissent souvent de façon très brutale. Parfois, cela apparaît de façon plus insidieuse et se manifeste plutôt par de la confusion ou des troubles du comportement. Le scanner ou l’IRM cérébrale montrent des lésions parfois énormes, qui cependant régressent assez bien sous traitement. Mais le mieux est quand même de ne pas l’avoir.

Le traitement se fait en milieu hospitalier. Il repose le plus souvent sur l’association de plusieurs antibiotiques (ADIAZINE® sulfadiazine, MALOCIDE® pyriméthamine).

La prévention de la toxoplasmose dans le cadre du sida

Elle est très importante, car la toxoplasmose cérébrale est une maladie potentiellement très grave mais qu’on peut éviter.

La prévention repose sur 3 éléments :

  1. Ne pas l’attraper quand on ne l’a jamais eue.
  2. Si on l’a déjà eue, il faut éviter un déficit immunitaire (donc commencer un traitement le plus tôt possible, et mettre tout en œuvre pour qu’il soit efficace).
  3. Si on l’a déjà eue, qu’on a un déficit immunitaire, et en attendant que celui-ci régresse sous traitement, le Cotrimoxazole (BACTRIM®) utilisé pour la prévention de la pneumocystose marche aussi dans la prévention de la toxoplasmose.

Le traitement prophylactique (prévention) n’est interrompu que lorsque la restauration immunitaire est acquise, c’est-à-dire quand les CD4 sont redevenus supérieurs à 200/mm3 de manière stable.

Pour en savoir plus :
Prise en charge du VIH – Recommandations du groupe d’experts (Rapport Morlat)
Infections chez l’adulte : prophylaxies et traitements curatifs

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