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Vaccination : ce qu’il faut savoir quand on vit avec le VIH

Pourquoi se faire vacciner quand on est séropositif ?

Mis à jour le 29/07/2025 | Publié le 23/07/2025

La vaccination, un outil essentiel quand on vit avec le VIH

Quand on vit avec le VIH, la vaccination joue un rôle essentiel pour se protéger contre certaines infections qui peuvent être plus graves ou plus fréquentes en particulier si on est immunodéprimé.

En juillet 2025, la Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations vaccinales afin de mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes vivant avec le VIH. Ces nouvelles recommandations tiennent compte de l’évolution des traitements, des progrès en matière de vaccins et des situations de santé particulières liées au VIH.

De manière générale, les personnes vivant avec le VIH doivent recevoir les mêmes vaccins que la population générale, mais avec quelques ajustements selon leur statut immunitaire. En effet, certains vaccins sont d’autant plus importants lorsque l’immunité est affaiblie, tandis que d’autres doivent être évités ou administrés avec prudence si le nombre de CD4 est trop bas.

Vaccins recommandés pour les personnes vivant avec le VIH

La vaccination contre le pneumocoque est particulièrement recommandée. Il s’agit de prévenir des infections respiratoires pouvant entraîner des complications sévères. Le schéma vaccinal a évolué récemment avec l’introduction d’un nouveau vaccin appelé VPC20 (vaccin pneumococcique conjugué) ou Prevenar 20. Celui-ci est désormais préféré, en une seule injection, pour les personnes qui n’ont pas encore été vaccinées contre le pneumocoque. Dans certains cas, un rappel pourra être proposé en fonction de la situation médicale et du parcours vaccinal antérieur.

La vaccination contre le zona est également conseillée, notamment chez les personnes âgées de 65 ans et plus, ou dès 18 ans en cas de charge virale non contrôlée ou de taux de CD4 inférieur à 200/mm³. Le vaccin utilisé n’est pas un vaccin vivant, ce qui le rend adapté même aux personnes dont l’immunité est plus fragile. Deux doses sont nécessaires, espacées de deux à six mois selon les cas.

Pour prévenir l’hépatite A la vaccination est indiquée chez les personnes non immunisées en particulier si elles ont des facteurs de risque comme une co-infection hépatique, une maladie du foie ou des projets de voyage en zone d’endémie. Elle se fait en deux injections, généralement espacées de six à douze mois, mais ce délai peut être prolongé sans que cela ne remette en cause l’efficacité du vaccin.

La vaccination contre l’hépatite B est recommandée chez toutes les personnes vivant avec le VIH si elles ne sont pas déjà immunisées. Selon les situations, notamment si le taux de CD4 est faible ou si la réponse immunitaire est insuffisante, un schéma vaccinal renforcé pourra être proposé.

Concernant le papillomavirus humain (HPV) la vaccination est recommandée jusqu’à 26 ans, quel que soit le sexe, pour certaines populations. Elle permet de prévenir certains cancers, notamment du col de l’utérus, de l’anus et de la gorge. Le schéma comporte trois doses réparties sur six mois. Même après 26 ans, la vaccination peut être envisagée selon l’évaluation des risques individuels.

D’autres vaccins sont également recommandés selon l’âge ou la saison, comme ceux contre la grippe ou le COVID-19. Les autorités sanitaires encouragent également la vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les personnes âgées de 75 ans et plus ou présentant un risque accru de complications respiratoires. De nouveaux vaccins sont disponibles pour cette indication et pourraient être proposés par votre médecin en fonction de votre profil.

Vaccins vivants et infection à VIH : dans quels cas sont-ils possibles ?

Certaines vaccinations à virus vivants atténués, comme celles contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle peuvent être envisagées selon les situations individuelles. Ces vaccins nécessitent parfois des précautions particulières ou des évaluations complémentaires avant d’être administrés.

La vaccination contre le Mpox (anciennement appelé « variole du singe » ou Monkey Pox) peut être administrée avec les vaccins antivarioliques de 3e génération (Imvanex® et Jynneos®) (vaccins vivants viraux atténués non réplicatifs) quel que soit le statut immunitaire de la personne séropositive. En effet les vaccins vivants inactivés de 3ème génération comme le vaccin anti variolique, sont non réplicatifs, totalement inactivés et sans aucun risque en cas d’immunodépression même importante.

Suivi vaccinal : un volet essentiel de la prise en charge du VIH

Les enfants, les adolescents et les femmes enceintes vivant avec le VIH doivent faire l’objet d’un suivi vaccinal spécifique, en lien avec les professionnels de santé qui les accompagnent. Le calendrier vaccinal de base s’applique, avec des adaptations possibles selon l’état immunitaire et le contexte clinique.

Dans tous les cas, il est important de discuter avec votre médecin des vaccins que vous avez reçus, de ceux qui restent à faire et des meilleures périodes pour les administrer. La vaccination fait partie intégrante de votre suivi, au même titre que le traitement antirétroviral ou les bilans réguliers. Elle permet de réduire les risques de complications et de renforcer votre protection au quotidien.

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