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Une étude sur l’espérance de vie avec le VIH

J’ai le VIH. Combien de temps me reste-t-il à vivre ?

Mis à jour le 02/08/2023 | Publié le 25/10/2011

Est-ce que je vais mourir jeune ?

Quand on apprend qu’on a le VIH, la première question qui vient à l’esprit est celle-ci. Cependant, grâce aux traitements actuels, l’espérance de vie des personnes séropositives est presque normale

Dès 2011, une étude démontrait qu’avec un traitement initié autour de 350 cd4, la longévité d’une personne séropositive était similaire à celle d’une personne séronégative.

Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les résultats de plus de 17 000 patient-es suivi-es au Royaume-Uni, ayant commencé un traitement entre 1996 et 2008. 7 % de ces patient-es (soit 1248 personnes) sont décédé-es au cours de l’étude, mais le taux de mortalité a considérablement décru au fil de ces douze années. Cette chute s’est traduite par un accroissement de l’espérance de vie.

Selon les calculs des scientifiques, une personne séropositive âgée de 20 ans en 1996 pouvait espérer vivre encore 31 ans. En comparaison, une autre personne séropositive âgée de 20 ans en 2008 pouvait s’attendre à traverser 46 autres années de vie. L’espérance de vie des PVVIH (personnes vivant avec le VIH) a donc augmenté de 15 ans en 13 ans, même si elle restait inférieure en 2008 à celle de la population générale (58 ans pour un homme séronégatif de 20 ans, et 62 pour une femme séronégative du même âge).

Mais il s’agit là de moyennes qui masquent des réalités différentes. Dans l’étude, les femmes VIH+ traitées par ARV (antirétroviraux) avaient une espérance de vie supérieure de 10 ans à celles des hommes, et les usager-ères de drogues une espérance de vie inférieure de 20 ans à celles des non-usager-ères. La prévalence élevée du tabac, de l’excès d’alcool et du mésusage de drogues chez les PVVIH occasionne un surcroît de décès par maladie cardiovasculaire, cancer, maladie du foie, overdose ou suicide.

Traiter tôt permet de gagner des années de vie

Surtout, il s’avère à l’analyse que l’espérance de vie est fortement corrélée avec le nombre de cd4 juste avant le premier traitement. Selon l’analyse, une PVVIH de 35 ans qui entamait son premier traitement ARV autour des 350 cd4 (ou T4) pouvait espérer vivre jusqu’à environ 75 ans en moyenne. A l’inverse, commencer son premier traitement sous la barre des 200 cd4/ml était associé dans l’étude à une réduction de l’espérance de vie pouvant atteindre jusqu’à 18 années. Néanmoins, le traitement augmentait l’espérance de vie des patient-es quel que soit le taux de cd4 initial, même très bas.

En France, le premier traitement est recommandé dès le seuil des 500 cd4 franchi, et au plus tard avec 350 cd4 (rapport « Yéni 2010 »). Le gain en durée de vie pour les personnes commençant leur premier traitement dans cette fourchette de cd4 n’a pas été estimé dans l’étude, mais on voit mal comment l’application de cette recommandation pourrait avoir un impact défavorable sur l’espérance de vie.

Les auteurs insistent sur l’impact de la précocité du diagnostic (dépistage) et du premier traitement comme facteur de longévité. Ils ajoutent que les améliorations continues en matière de traitement du VIH ne manqueront pas de faire augmenter encore l’espérance de vie des PVVIH.

Source : Impact of late diagnosis and treatment on life expectancy in people with HIV-1: UK Collaborative HIV Cohort (UK CHIC) Study (publié le 11 octobre 2011)

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