Personnes trans et VIH : des trajectoires diverses
Lundi 6 décembre 2021 s’est tenu au Ministère de la Santé une 1/2 journée « Personnes trans* et VIH : vers une prévention adaptée à la diversité des trajectoires » organisé par le Conseil National du Sida. Un temps de présentation et d’échanges concernant spécifiquement les personnes trans consistait une grande première. Impulsée sous l’angle de la lutte contre le VIH, ce moment d’échanges et de présentations a permis de mettre en lumière la diversité des histoires, des trajectoires et des besoins des personnes regroupées sous le terme « trans ».
Le risque d’exposition au VIH et aux IST n’est pas du tout le même selon qu’il s’agit d’une femme transitionnant jeune ou plus tardivement, ou bien qu’il s’agit d’un homme trans. Par exemple, Clark Pignedoli, sociologue à l’INED a évoqué dans le cadre de la PreP les particularités de la prévention qui est particulièrement ciblées sur des groupes comme celui des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HsH) mais en excluant les hommes trans de cette catégorie.
Dans tous les cas les personnes transgenre restent trop souvent éloignées du soin. Il n’est pas rare en effet qu’elles soient mal prises en charge, voire rejetées, par les professionnels de santé. Le risque de violence dans la relation médicale peut ainsi conduire à ,négliger certains risques d’exposition au VIH. Dans ce contexte, les risques liés à la santé ne sont pas toujours considérés comme prioritaires par rapport au risque de se retrouver sans domicile, ou au risque de se voir réassigné-e dans un autre genre que le sien.
Mais on manque de données précises et fiables sur les risques liés à la sexualité, en particulier parce que les formulaires utilisés dans les recherches prévoient très rarement des cases autres que « homme » ou « femme ». Comme l’a souligné Giovanna Rincon, de l’association Acceptess-T : « les personnes trans ont été longtemps invisibilisées dans le champ de la lutte contre le VIH mais aussi dans les plans de santé sexuelle successifs. Ou bien elles ont été systématiquement classées dans la catégorie des travailleuses du sexe ».
Diane Leriche, du collectif TRT-5 note ainsi que « si les normes cisgenre** discriminent les personnes trans, elles discriminent aussi les personnes cis ».
* trans ou personne trans: dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui lui a été assigné à la naissance.
** cis ou cisgenre : personne dont l’identité de genre et l’expression de genre correspondent au sexe qui lui a été assigné à la naissance.
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