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Cet article a été rédigé à partir de questions posées au cours d’un webinaire organisé par le COREVIH Ile-de-France Ouest, à destination des personnes vivant avec le VIH, mardi 21 juin 2022. Les réponses aux questions posées par les PVVIH ont été apportées par Pierre de Truchis (PDT), médecin hôpital Raymond Poincaré, Emmanuelle Capron, infirmière à l’hôpital Raymond Poincaré et Sabine Noël, psychologue clinicienne.
Les traitements contre le VIH n’ont cessé de connaitre des avancées. Ils sont désormais plus simples à prendre (1 comprimé par jour) ou bien le traitement peut être allégé lorsque les personnes ont une charge virale indétectable. Par exemple, chez certains patients, on peut passer sous certaines conditions à 4 ou 5 jours de traitement par semaine.
On peut également adopter des stratégies de bithérapies possibles pour les personnes en succès thérapeutique, qui ont une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois, et chez qui il n’y a pas de résistances au traitement.
Mais ce qui focalise le plus l’attention actuellement ce sont les médicaments injectables en intramusculaire car ils peuvent être dispensés une fois par mois puis une fois tous les deux mois. Ces médicaments ne sont pas récents. On les connait déjà très bien en prise par voie orale et on a aussi 3 ans de recul sur la prise de ces médicaments en injectable.
Les médicaments injectables sont-ils pour tout le monde ?
Non car injecter un traitement par voie intramusculaire nécessite d’abord d’avoir un muscle fessier permettant d’effectuer ces injections. Il faut également ne pas être sous anticoagulant. Avant d’opter pour ces traitements, il faudra bien sûr prendre en compte les autres traitements déjà pris et les éventuelles interactions qui pourraient exister.
Ce mode d’administration n’est pas non plus adapté aux femmes enceintes chez qui il pourrait y avoir un risque de sous dosage. De la même manière le traitement injectable n’est pas contre-indiqué pour les personnes diabétiques et/ou surpoids mais le dosage de ces traitements risque d’être un peu moins élevé. Il faut aussi utiliser des aiguilles plus longues pour pouvoir atteindre le muscle, mais ça ne fait pas plus mal pour autant.
Suite à des questions, certaines précisions ont été apportées :
- Ces traitements ne peuvent pas être donnés dès la primo-infection car à ce moment-là la charge virale n’est pas encore contrôlée
- Ils ne sont pas validés pour le VIH-2
- Aucune trithérapie n’est actuellement disponible en injectable sauf pour le Lenacapavir, dans le cadre d’un essai thérapeutique ou au cas par cas.
Quels sont les effets secondaires de ces médicaments ?
Très peu d’effets indésirables ont été constatés. Toutefois une allergie à la rilpivirine et à cabotégravir . Pour les personnes qui n’ont jamais pris ces molécules, on commence donc par un mois de traitement par voie orale afin de vérifier s’il n’y a pas d’allergie. Si ça se passe bien, on peut passer à l’injectable.
Par ailleurs, des douleurs au site d’injection peuvent apparaitre pendant 24 à 48 h car le produit est assez huileux. Certains personnels soignants ont aussi appris à injecter en « ventro-gutéal », sur un site moins innervé que la fesse, donc moins douloureux. A noter qu’il ne faut pas masser au point d’injection et bouger un peu juste après l’injection pour que le produit diffuse mieux.
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce mode de traitement ?
Les traitements injectables ont des avantages et des inconvénients qu’il faut pouvoir établir pour chaque personne, en fonction de sa situation personnelle. Prendre un traitement tous les mois ou tous les deux mois implique que les molécules vont agir de manière prolongée et qu’on ne peut pas contrôler aussi rapidement cette action que lorsqu’on prend un traitement tous les jours.
Ils peuvent offrir une plus grande confidentialité, en particulier pour les personnes qui habitent dans un logement avec d’autres personnes qui ne sont pas au courant de leur séropositivité et qui pourraient découvrir les boites de comprimés par exemple. Par contre, cela implique qu’il faut venir plus souvent à l’hôpital qu’avec un traitement oral, surtout au début. Les injections pourraient être faites en ville mais il faut que les infirmiers soient formés à ces techniques particulières.
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